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mievpolou.over-blog.com Québec, Birmanie, Islande, Terre neuve, Norvege, Trois mats, Lisboa, Azores, Pays bas, péniche, canaux

Juin 2021 Excitation des veilles de départ

Michel RAVITSKY

 

Excitation des veilles de départ...

Ca y est, ça s'est décidé très vite, même si j'étais à l’affût depuis un moment.

Islande.

C'est l'Islande qui m'appelle

 

Dimanche 6 juin, rentrant d'une balade sur le Canal du Midi et après une journée à travailler des polyphonies (tout ce que j'aime...) je regarde sur le Net : L'Islande s'ouvre ! Plus de quarantaine pour les vaccinés. Je le suis.

Contacts rapides avec les amis islandais. Non, les touristes n'ont pas envahi l’île, le Covid a joué et joue encore son rôle répulsif. Pas de cars de touristes chinois. (j'ai un très mauvais souvenirs à Jokulsarion en 2019). Le 8 juin j'ai tous les billets, avion et cargo. Torfi viendra me chercher à l'Aéroport et m'accompagnera pour aller récupérer mon véhicule au port du cargo. On parlera itinéraire et, comme il est islandais et quatrequatreux, il connaît les routes des Hautes Terres comme sa poche. Et peut être s'il est disponible, on pourra rouler de conserve dans cette zone, le Graal de l'Islande. Ce qui est, en plus du plaisir de la découverte avec des gens du cru, plus sécure en cas de pépin mécanique ou de mauvais passage. Ça sera donc un peu comme avec Jean Marc, mon ami belge, lui aussi rencontré en 2019, lors de mon précédent voyage en état de grâce dans ce pays si particulier. Mais je reviendrais sur ces rencontres déterminantes.

 

Cette fois, je tente une autre façon d'aller là bas avec le fidèle B612, mon Defender Land Rover de 97, que j'ai affûté durant ces confinements, qui n'ont finalement pas été si inutiles que cela. (quand on n'a pas ce que l'on aime, il faut aimer ce que l'on a). je lache la voiture sur un cargo à Rotterdam et je la suis en avion. Cela évite deux inconvénients : quatre jours ben plates (dixit les québecois) en ferry avec ambiance croisière Costa (non merci). Mais aussi, j'évite une montée vers le nord du Danemark, donc 2 fois 600 km en moins. Le tout pour un coût comparable, même moins cher si on prend en compte l’économie de carburant, et le fait que cette année, même si j'ai acheté mes billets bien tard, les prix n'ont rien d'estival. Je pourrais donc me faire un aller retour depuis Reykjavík en laissant B612 sous la houlette de Torfi et Élisabeth, afin de, le premier Août, et fêter en petit comité les 100 ans de la reine mère, en attendant une célébration plus consistante quand les gens seront rentrés de vacances.

 

 

Plus affuté tu te coupes. C'est un B612 V2.0, amélioré par rapport à 2019,qui met le cap vers le Nord. Je ne vais pas vous assommer avec la liste des modifications, mais il y en a beaucoup. J'ai tenu compte de tout ce que m'avait appris ce voyage islandais, et fait un stage de conduite 4x4 (j'aurais bien fait une piqûre de rappel car je me sens encore insuffisamment en maîtrise.) Plein de rangements en plus, un peu d'habillage en bois, des outils en plus, des trucs inutiles en moins.

Et même un peu de déco, sans aller toutefois jusqu'aux lampes à pétrole, qui font le charme d'un autre type de vaisseau. Mais quand même, j'ai casé un baromètre de marine, utile quand on ne fait pas trop de dénivelé. Car B612 est un vaisseau spécial, qui me fait penser à la station spatiale (ne pas oublier que je voulais être cosmonaute quand j’étais petit garçon), à une petite planète dans laquelle je vais dormir durant deux mois. D'où son nom, entre autres raisons.

Adieu les gaulois. Pas fâché de laisser de coté les franzaouis qui commencent à me gonfler sérieusement, avec leurs tendances fachos de moins en moins camouflées et leur Leitmotiv de défense de la Liberté qui masque, plutôt mal que bien, un excès d’égoïsme/individualisme. Ras le bol de ces gens que je croyais normaux, intelligents, sympas et qui se révèlent anti vaccins, râleurs par principe, complotistes, bobos autocentrés sous des couvertures ecolos-défenseurs de la planète ou alternatifs, mais surtout portés à l'individualisme et à l'entre soi dès qu'on gratte le vernis « solidaire-éco-responsable-etc..  », ceci sans faire de généralités car certains le sont vraiment. Mais ils sont rares. Les masques sont tombés, pour ma plus grande tristesse. La ligne de démarcation est nette : c'est le choix de priorité que chacun fait entre le collectif et le personnel. Certains voient (ou pas) que la Liberté, comme la Santé, ont une composante individuelle ET une collective, de même importance.

Alors oui, j'aspire à retrouver ce sens du collectif qu'ont les peuples du Nord, ce sentiment calme de l'appartenance indéfectible à une société, en n'oubliant jamais que « nous sommes les autres » comme disait H Laborit. Plaisir de renouer avec cette civilité propre aux Nordiques, qui se remarque à des petits riens comme la conduite en voiture (qui n'est pas en fait un petit rien).

Excitation des veilles de départ, suite. Hier j'ai sorti tout le matériel qui rentrera dans B612. Tout était dans l'entrée. « Mais ça ne va jamais tenir ! » Alors on se met à ranger méthodiquement, en mettant dans les zones plus inaccessibles ce qu'on espère ne pas avoir à utiliser, mais dans des zones évidentes ce qui peut servir en cas d'urgence. Miracle du Tétris ! Non seulement ça tient mais il reste de la place. Super ! Je vais pouvoir acheter des petites sauces sympa, les œuvres complètes de pâté gascon, le boudin en conserve de mon charcutier, et qui sait, quelques conserves de cassoulet, car, grande nouvelle, je me suis réconcilié avec le cassoulet grâce aux hospices de l’hôtel de France à Castelnaudary. (il vaut mieux avoir affaire au Bon Dieu qu'à ses Saints)

 

Stress des veilles de départs : vendredi j'attendais les nouveaux pneus de B612, indisponibles depuis plusieurs mois mais réapparus en début de semaine. Raté ! Je contacte par mail le vendeur. Réponse : « nous sommes désolés, nous sommes en rupture de stock. Mais rassurez vous nous vous remboursons immédiatement ». Encore heureux, mais tu aurais pu le dire quand j'ai passé la commande ou prévenir avant que je te contacte !!! Et moi, comment je fais alors, à quelques jours de mon départ ? Finalement, après une heure de recherche fébrile sur le Net, je dégote une autre marque, conseillée par les Islandais, inconnue de moi, et livrée en principe mardi à Auch. Au lieu de partir Lundi, je partirais mardi soir, inch Allah. Peut être aurais-je le temps de faire un détour et de passer quand même voir une amie Facebook, amie qui semble bien connaître l'Islande et est prête à me donner des tuyaux ?

 

Le but du voyage ? Il est multiple si toutefois la question a un sens. Car a t-on forcément besoin d'un but pour voyager ? Le voyage est un état, pas une activité. Donc je ne « fais » pas l'Islande mais vais me mettre en synergie avec elle, m’imprégner de son essence. Ce voyage durera deux mois. Ça me laissera le temps de faire de l'aquarelle, de photographier, de marcher et d'ecire. J’emmène des livres de St Exupéry, Courrier Sud, Terre des Hommes, que j'ai envie de relire car St Ex a du éprouver des trucs dans sa solitude et aux commandes de son avion qui pourraient faire écho à des expériences que j'ai pu ressentir par le passé et que je compte bien éprouver à nouveau. Mais surtout j’espère pouvoir rencontrer les Islandais. Déjà en 2019, j'avais fait quelques rencontres intéressantes dont Torfi et Elisabeth. Mais là, avec les 8 semaines que je vais passer sur place, j'aurais forcément du temps pour des rencontres. Et comme en plus j'ai déjà des contacts, j'ai espoir que ceux ci fassent boule de neige. Ne jamais oublier toutefois qu'il y a 350 000 islandais (sans compter les elfes et les trolls) et 2 millions de touristes (en comptant les fêlés et les drôles) chaque année. Tout voyage en Islande doit prendre en compte ce phénomène dommageable (auquel je contribue malgré moi... même si je ne « fais » pas l'Islande). Ce peuple est pour moi un mystère. Comment peut-on être à la fois si moderne et trouver aussi naturel le monde des elfes et des trolls qui nous entoure ? Comment peux t-on produire autant de Prix Nobel par habitant ? Autant d'écrivains traduits en plein de langues ? Et de films ? Dont des très bons comme « Mjölk » (Lait) et « Woman at war » pour ne parler que des récents. Un peuple en harmonie avec sa nature, même si cette harmonie et ce respect sont très mis à mal par un tourisme trop massif, mais voulu ainsi comme bouée de sauvetage à la terrible crise financière de 2008, avec toutes les pollutions qui l'accompagnent.

 

Lièvre ou tortue ? Avant d'arriver dans le Port de Rotterdam (où y a des marins qui chantent), je vais tacher de faire une escale à Beauvais, puis monter au Nord de la Hollande, vers Hoorn où il y a un musée du Zuyderzee, où la NZ a exercé. Retour aux sources... Je tenterai aussi de visiter mon futur embarquement pour un autre hémisphère mais ne mélangeons pas tout... Et peut être de revoir aussi Mannickendam, port échappé d'un tableau de maître flamand, que je trouve être un des plus beaux que j'ai vu, mais les ai je tous vu ?

Ceci est encore théorique car il va me falloir jongler avec les heures de couvre feux, les horaires Crit'air et le passage de deux frontières. Grandeur et servitude de l'aventure ! J'ai toute la paperasse mais on ne sait jamais.... A suivre !

Dernière nouvelle : alerte à la neige demain en Islande. Pourvu que le chauffage ne me joue pas des tours comme l'autre fois !!!

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