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Islande 7 le final inédit

Michel RAVITSKY

En rangeant mon disque dur, je viens de m'apercevoir que les tous derniers paragraphes de mon blog sur l'Islande étaient restés non publiés sur Overblog. Oubli réparé, quand y'en a plus y en a encore....

Hier, visite de l'ancien hôpital pour les pêcheurs "à" Islande à Fáskrúðsfjörður. Construit par la "société des œuvres de mer" (les bretons ont connu, forcément, il y a encore plein de traces), c’était un des trois hôpitaux français en Islande, preuve de l'importance que la pêche a eu au 19° et au 20°. La société armait aussi un trois mats hôpital. 400 bateaux, et environ 4000 hommes ont péri dans ce que les anglais appellent le "watery grave", expression difficile à traduire proprement. Hôpital reconverti en musée, une reconstitution de l’intérieur d'une goélette, tellement bien faite que je me suis surpris à marcher les jambes écartées.

Une vidéo poignante avec les noms des marins qui apparaissent à la surface des vagues. Ça parle à un type qui, par une nuit de Novembre au large de l'ile de Batz, s'est retrouvé en bottes et cirés (et harnais, ouf...) dans l'eau, et pas pour rigoler avec les potes.

36 heures à Djupivogur, dans les fjords de l'Est, à profiter de la dernière journée complètement sans contrainte et à admirer le soir et le matin et le soir à nouveau. Je dors en pointillé, en gros de minuit à 4 heures, et puis deux grosses siestes en milieu de journée, pour ne pas rater une miette de cette beauté sereine, qui change à chaque instant en fonction de la lumière. J'ai rencontré deux islandais bien allumés : un géologue qui passe son temps à ramener des cristaux (un quartz de 460 kg, dur à ramener au presbytère : Jacqueline Fabre au secours) et un sculpteur collectionneur un peu hamster de zigouigouis donc, forcement, on s'est bien entendus !)

Et puis ô miracle, au fond d'une boutique de souvenirs, je LA vois. Belle, des lignes fines et élancées, des hanches rondes mais pas trop, un petit derrière tout mignon, blanche et habillée d'un voile de coton, une maquette de baleinière en os, modèle açoréen, gréée, avec les rames et le harpon, à un prix plus que raisonnable. La dame de la boutique, me dit que ce n'est pas fait en Islande. Je suis sûr que c'est fait aux Acores ou a minima fabriqué par un marin portugais ou acoréen. J'avais deja bavé sur une de ses semblables lors de mon voyage a Horta et Pico (voir Overblog ). La dame me dit aussi que son mari est pêcheur (tiens tiens, un indice sur la provenance ? C'est que les portugais venaient aussi par ici, y compris pour les baleines, du temps où il y en avait). Je connais par cœur les baleinières des Açores, c'est très fidèle comme reproduction. J'ai craqué, démonté le mat et le gréement, mis en boite avec moult plastique bulle, et ai trouvé une place dans B612, qui, bonne fille, s'est serrée un peu
Car B612 est une fille, j'en suis certain : il faut la dorloter, ne pas la négliger, la prendre en douceur, elle fait des caprices, a ses humeurs, fait ch... sur les détails (aujourd'hui elle avait bloqué l'ouverture de la porte arrière, tout ça parce que cela faisait deux jours que je lui promettais du WD40). Mais sur le fondamental, elle est toujours là. Et c'est mon havre, ma maison, depuis plus de 6 semaines...

 

Vous me connaissez, enfin certains… je dis « c’est le dernier et puis j’arrête »… Et puis pof ! je ne tiens pas parole. Mais bon ! je pensais que c’était fini, et bien non : raté, encore des chouettes moments que je vous raconte ci-dessous, donc encore des posts islandais.

Ce matin à 4h, heure du réveil car le soleil dardait ses rayons sur les vitres de B612, tout était nominal. Presque eu chaud cette nuit, petite ballade au bord de l’eau et départ pour Eskifjordur, ancienne station baleinière norvégienne. Mais urgence de sieste en route et après une demi-heure, un magnifique courlis me réveille.

Il y a pire comme réveil matin, il s’est même laissé tirer le portrait. A Eskifjordur, visite d’un café qui est une ancienne maison de pêcheur construite en 1860 et réouverte en 2008, sans qu’entretemps, personne n’y ait pénétré. Et les gens qui l’ont remis en état ont eu l’intelligence de conserver au maximum possible les lieux dans leur jus. Ça donne une ambiance spéciale, comme si on faisait un bond d’un siècle en arrière, ou comme lorsqu’on pénètre dans le grenier d’une maison de famille.

Au mur, comme pour me faciliter la transition, une expo photo sur les marins féringiens qui venaient pécher dans le coin : des gueules pas possibles. On verra après-demain…

Ensuite départ pour les mines de la Moria, car Dame Galadriel m’a autorisé à y prélever de l’Elessar. Pour les trouver, Gimli m’a donné un vieux parchemin vert, dit le guide vert ou encore le Gimlichelin en vieux norrois. Et c’est sans difficulté que je pénètre dans le tunnel pour y prélever quelques échantillons. Les géologues modernes appellent cette pierre le spath. Selon l'hypothèse de certains chercheurs, c'est un cristal de ce type qui aurait pu servir de pierre de soleil à des Vikings. La biréfringence de ce cristal, découverte en 1669 par Rasmus Bartholin, a été étudiée par Christiaan Huygens (1678). Stop à l’étalage de culture wikipédiesque ! Ah la rue Huygens derrière le ciné les 7 Parnassiens, et le Lycée Paul Bert, lycée de jeunes filles, qui portaient une semaine la blouse bleue, l’autre la blouse beige… Toute une époque ! Bon je m’égare. Plus sérieusement, l’extraction de cette pierre fut une grosse industrie au XIX° siècle car le spath permettait de faire des dispositifs qui délivraient de la lumière polarisée, donc très utiles par exemple en microscopie. Je collecte quelques échantillons, bien décidé, à mon retour, à en offrir à Galadriel, qui a rendu ma route plus lumineuse.

Puis retour et arrêt au parking a coté d’une somptueuse Mercury rose comme la ville rose.

Je papote avec le proprio : c’est un jeune islandais qui l’a retapé car c’est la voiture du papa de sa copine. Bonne pioche que cette copine, surtout si elle a un châssis comparable… Puis retour à Egylstadir avec un petit détour par un cimetière de vieilles voitures et cap sur le camping berk berk qui est bondé, dixit JM qui m’y attend une bouteille de rhum en main ! J’ai rangé l’atlas routier d’Islande au 1/200 000° : ce coup-là, c’est fini, on a rangé les vacances dans des valises en carton (Rezvani, B Bardot)…

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